Emission du 11 novembre 2005 - Virée à Dely Brahim
Petite explication : j’habite au centre ville d’Alger, mes bureaux sont également au centre ville, ma famille habite également le centre ville et mes amis, par le plus pur des hasard habitent dans un rayon de 5 kilomètres…. Logiquement donc, je ne vais pas souvent dans les nouveaux quartiers d’Alger, qui eux se développent à la vitesse grand V. Mardi 8 novembre, j’ai dû, pour raison professionnelle, me rendre à Dely Ibrahim, et là, choc, surprise, je ne reconnais plus rien, le petit village que je connaissais a disparu pour se transformer en une véritable ville, en pleine mutation….Une petite visite sur la planète Dely Ibrahim, ça vous intéresse, alors suivez-moi…..
Mardi 8 Novembre 8 h 00 du matin, l’autoroute est encombrée, comme d’habitude, me dit mon collègue, qui fait le trajet quotidiennement, sortie Drarai – Ben aknoun, le nouveau rond-point avec la trémie, on prend une route, que je crois vaguement reconnaître, et on atterrit devant un autre énorme rond point en construction, tout est bouchonné, je ne reconnais plus rien…. Des carcasses d’immeubles en construction, des habitations sur 4 à 5 étages avec des toits en tuile, je reconnais l’ancienne cité de Dely Brahim en préfabriqué, Ain ellah, celle qu’on appelait la cité des suédois, rien n’est fini, tout semble en devenir, et le béton est roi… Mon collègue arrive à se frayer un chemin au milieu des voitures, on remonte une route et sur ma droite, je peux apercevoir le paysage de maisons en construction, un amoncellement de maisons, toujours la tuile, maisons toutes immenses, assez peu de verdure ou de jardins, mais tout un tissus d’habitations sans beaucoup d’âme qui envahissent le paysage à perte de vue… Arrivée au rond point du bois des cars, ce bois qui me paraissait si immense à l’époque, semble perdu au milieu de toutes ces constructions… Un peu avant, sur la gauche, un étrange complexe d’habitations, très impressionnant, avec une architecture à mi-chemin entre l’architecture yéménite et l’architecture mozabite, avec des murs crénelés, et d’étroites fenêtres, mon collègue m’explique que ce complexe regroupera une résidence d’ambassade d’un pays moyen oriental ainsi qu’une banque koweitienne ou qatarie, je ne m’en rappelle plus, ok , ok, ok, pourquoi pas…..Arrivée dans une rue, une avenue, une route, que dois-je dire, je ne sais pas, beaucoup de magasins au milieu de maisons, ou d’immeubles, je ne sais pas non plus comment définir les habitations, beaucoup de magasins de meubles, de fringues, plutôt luxueux, et des petits immeubles de verres fumés abritant des banques, des institutions et des sociétés, une véritable ville dans la ville, avec ses codes architecturaux, fait d’un amalgame de maisons, de boutiques et d’immeubles de bureaux, c’est d’ailleurs dans l’un de ces immeubles que je dois me rendre pour ma réunion….Un point commun, rien n’est fini, tout est en construction tout semble en devenir…. On se garde dans une ruelle non goudronnée ou se suivent des villas aux murs épais et aux nombreux étages. On entre, on grimpe les 4 étage de l’immeuble pour se retrouver dans des bureaux modernes et bien agencés… Des fenêtres, on aperçoit la forêt compacte de nouvelles constructions et au loin, tout au loin, la mer…. Au retour, je demande au collègue de me faire passer par l’ancien village, ah oui, je reconnais, les rues en pente, aujourd’hui envahie de magasins de matériaux de construction : carrelages, sanitaires, faïence, cuisines équipées, serrureries, ferronneries, tout ce qui peut concerner la construction est disponible…. Les rues de l’ancien village sont encombrées, on s’en extirpe tant bien que mal et l’on reprend l’autoroute, direction Alger…..Je suis encore tout remué par cette visite, j’ai le sentiment, un peu coupable, de ne pas être concerné par tout ce mouvement de fond, toute cette évolution de la ville, un peu chaotique, certainement inévitable, ces forêts d’habitations nouvelles, ces nouveaux quartiers que je connais si peu, où un autre Alger, où le béton est roi, est en train d’émerger à la vitesse de l’éclair…….