Emission du 28 ocotobre 2005 - Perdu dans les embouteillages ramadanesques
Ah les soirées ramadanesques…. Merveilleuses soirées où concerts, expos, ballades et conférences permettent, après la nourriture des fonctions digestives, d’emplir son cerveau et son cœur de nourritures culturelles et spirituelles. Je vous le rappelle, je suis quelqu’un de motivé, à la limite du têtu, j’ai donc décidé moi aussi d’avoir ma part d’activités nocturnes. Direction donc le monuma, riadh el feth, houbel pour assister à un concert de rock où je pourrais découvrir de nouveaux groupes de la scène algéroise…. Let’s rock baby, suivez moi….
Jeudi 27 octobre, 20 h 30, j’ai le corps lourd, je suis à la limite de la somnolence, mais je dois y aller, faire la tournée des popotes pour récupérer les copains. Les rues sont bondées, on roule pare choc contre pare choc à Alger, il est 21 h 15 lorsque je récupère tout le monde… Direction Riad El Feth, je passe par une série de raccourci et là, mes amis, là, l’horreur absolue est au rendez-vous, je me prends un énormissime bouchon, on a l’impression que toute l’Algérie s’est donnée le mot pour aller au monument jeudi soir… L’un de mes acolytes m’explique que c’est la foire de la production nationale qui attire autant de monde, les voitures se garent partout sur tous les trottoirs et déversent leurs occupants, familles, enfants, hommes, femmes, groupes de jeunes, pendant que des jeunes gens font des grands signes pour orienter les véhicules en indiquant aux automobilistes où se garer…. Klaxons, odeurs d’échappement, c’est la cacophonie, on fait du stand by, il est 21 h 45, nous avons avancé de 5 mètres…
Certains automobilistes, probablement excédés, balancent leur voiture n’importe où et rejoignent la marée humaine partie s’engouffrer dans le centre commercial… Il est 22 h 15, j’arrive à faire demi-tour, tout le monde est un peu nerveux dans la voiture, mais on abandonne, la mort dans l’âme, pas question de concert, pas de nouvelle scène rock, tant pis pour nous, et pas de foire de la production nationale…. Un ami nous propose de découvrir le café chaabi de bab el oued, aller boire un thé en écoutant du chaabi, c’atait pas prévu dans le scope mais pourquoi pas, ça peut nous détendre après cette heure passée à faire du surplace…. Allez c’est reparti, toutes les routes sont encombrées, premier essai passer par la moutonnière, impossible, c’est bien bouché, on fait demi-tour, on décide de passer par le haut et redescendre par la citadelle et marengo…. Bonne idée, c’est plus fluide, on arrive à Bab El Oued, c’est reparti pour l’embouteillage, il est 23 h 00…. 23 h 20, on arrive sur l’esplanade de padovani, noire de monde, on entend l’orchestre de chaabi mais la foule est impressionnante, tout est bondé, la foule bloque carrément la route, les terrasses sont pleines de monde, des mecs, que des mecs, pas une femme à l’horizon, enfin si je puis dire car le seul horizon quis’offre à nous c’est une foule compacte et des pare chocs de voiture…. Impossible donc de se garer, impossible de descendre, impossible d’entrer dans le café, impossible de s’attabler, impossible de boire un thé, on abandonne….Il est minuit, je suis épuisé, les copains aussi, je propose d’aller vers le centre ville pour se faire satané thé, pas de souci, on passe l’embouteillage de bab el Oued et bien inspiré, j’évite le boulevard front de mer pour passer par la pêcherie, magnifique, ça circule, sur notre droite l’immense paquebot qui amène le groupe de touristes français venus visiter Alger, un évènement national vu que tous les journaux en ont parlé, on arrive à la grande poste, ouf, c’est fluide, l’avenue pasteur, on tourne après le tunnel et là….. Blocage intégral, impossible de circuler, un policier s’époumone sur son sifflet, les terrasses sont pleines, un copain sort de la voiture, il a largement le temps d’acheter des bouteilles d’eau pendant qu’on fait du sur place, il est minuit trente…… Excédé, à bout de nerf, on décide tout simplement de rentrer, gentiment, à la maison….. Mais là encore, pour raccompagner tout le monde, il aura fallu, un embouteillage, deux embouteillages, trois embouteillages…. Il est 1 heure 30 du matin, Motivé, tu parles, soirées ramadanesques, tu parles, je suis fatigué, déprimé, exténué, déshydraté, dégoûté, mais je vous jure, j’ai essayé…. Je me jette alors dans mon lit et je revis mon rêve d’Ecosse, la petite bruine, les lichens, juste moi, seul, avec au fond du lac, le monstre du Loch Ness………Aaaaahhhhh…….