Emission du 6 janvier 2006 - Réveillon au cabaret

Publié le par Sam

Samedi 31 décembre 2005, vous avez fait quoi, pour la nouvelle année ? Moi, j’ai vécu un moment incroyable, irréel, inimaginable… Après un succulent diner auprès de quelques amis, quelques pas de danses, de nombreux bisous et de meilleurs vœux, nous nous sommes éclipsés, Leila D et moi, vers minuit trente pour plonger dans l’univers incoyable des soirées Cheikhattes… Vous avez votre gasba avec vous, alors, ala khaterkoum, sec, je vous invite avec moi au cabaret pour fêter la nouvelle année…. Ayya, tebhouni, ou boune ani lewled oulebnet !!!!

Il faut dire que la virée avait très mal commencé. J’ai eu la mauvaise idée de me rendre au VIP, l’un des cabarets très couru d’Alger, situé au bois des arcades à Alger…. La densité de bagnoles, la musique au loin, tout semblait réuni pour une méga plongée cabarestique, mais là, les agents de sécurté nous expliquent que c’est 4000 dinars par personne pour rentrer boire un coup…. Oups, on explique que c’est juste pour quelques minutes, histoire de voir ce qui se passe pour ressortir, mais là, un monsieur, la soixantaine, costume sombre rayé, bagues au doigt, l’air pas commode du tout, le patron, nous envoie ballader comme des malpropres en hurlant comme un hystérique…. Ok, ok, c’est la queue basse, vaguement déprimé, qu’on retourne à la voiture, les oreilles encore polluées par l’agressivité du monsieur au costume rayé et aux bagues en or… On décide alors de revenir à notre idée première, à savoir rejoindre la Madrague pour voir un peu ce qui s’y passe, et alors, il s’y passe quoi ?.... la madrague est bondée, noire de monde, c’est l’embouteillage sur le petit port, les cabarets ont orné leurs entrée de guirlande lumineuse, des hommes, des femmes sortent, d’autres entrent, on gare la voiture et on se plonge dans la faune, mais là, problème, devant l’étendue du choix qui s’offre à nous, où aller ? Et c’est à l’oreille qu’on décide de s’orienter, ici un bruit de synthé, ici une voix rocailleuse de jeune cheb, et puis, un air de gasba, oui, de la bien bonne gasba, le choix et fait, ça s’appelle le california et c’est sans hésiter qu’on se présente devant l’entrée…. Deux jeunes mecs bien baraqués, les physionomistes, jettent un œil sur nous, ils nous demandent mille dinars chacun, on explique que c’est juste pour un petit moment, ils acceptent finalement de nous laisser passer sans débourser un kopec, welcome on board…. Alors comment vous décrire les choses, une salle, avec des tables rondes, un monde incroyable, des hommes, des femmes, les hommes très simplement vêtus, des jeunes femmes avec des tenues, pour la plupart courtes, grands décolletés, minirobes, très maquillées s’agglutinent autour des tables… En face, une rangée de sièges, avec des jeunes femmes assises les unes à côté des autres, au pied de la scène, et derrière, trois cheikhettes, énormes, blondes, avec des djebbas, regardent fixement la salle sagement assises en fumant cigarette sur cigarette. A côté des cheikhates, un homme tient une gasba et encore à côté de lui, un homme qui tient, lui, un synthétiseur…. Un petit espace fait office de piste de danse mais tout le monde est d’abord assis car un gars avec un micro parle avec un débit très fort et passe de salle en salle ramamsser des billets et lance des kassidat « ala khater ouled larbaaa, alaa khater Linda taa mostaghanem, et ainsi de suite… » puis un jeune homme en costume s’avance, il chante didi accompagné au synthétiseur et là, brusquement tout le monde se lève, les personnes attablées, les filles assises au pied de la scène, tout le monde se met à danser sous nos yeux ébahi, la chanson dure deux minutes, le gars s’arrête de chanter, tout le monde se rassoit, le gars des kassidates reprend sa longue litanie, des clients se lèvent négocient avec lui, lui reprend à voix haute au micro, puis, c’est reparti, cette fois c’est une des cheikhettes qui se met à chanter de sa voix grave, au son de la gasba, et là, tout le monde se relève, même topo, ils dansent serrés les uns contre les autres, ça dure aussi pas plus de deux minutes, la musique s’arrête, tout le monde se rassoit pour entendre la litanie du gars des kassidate qui continue à égrenner les noms et les villes alors que les convives papotent sous le regard silencieux des cheikhattes immobiles comme des sphinx…. Le temps passe, comme dans un rêve, et c’est toujours le même rythme, tout le monde se lève pour danser, tout le monde se rassoit et écoute le gars au micro, puis tout le monde se relève et danse, puis tout le monde se rassoit et les cheikhettes se succèdent à tour de rôle au micro…. On ne voit pas le temps passer, on est assis, scotché, ébahis, hors du temps, hors du rythme, juste ébahis, heureux, car l’ambiance est bonne enfant, personne ne nous regarde, ne s’intéresse à nous, alors nous, on regarde, on bat des mains, fasciné par cet aller retour des danseurs qui se lèvent et qui s’assoient, comme un seul être… Il est 3 h 00 du matin, on quitte à regret le California, encore sous le charme, dehors, la rue est toujours grouillante, le ballet des voitures qui passent, qui s’arrêtent, qui stationnent continue de plus belle, on file vers le parking, comme sur un nuage, encore incrédule du merveilleux moment qu’on vient de passer, sur cette planète insoupçonnée, inconnue, mais ô combien fascinante……

Publié dans alger-intime

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K
saha aidkoum encore une fois!!! <br /> Kamel, j'aurais aimé me coucher plutot mais impossible, le sommeil m'avait laché ce soir-là!!! (c'était mieux que de faire la récap de toute une année lool)...........en fait, j'ai bossé le 1er janvier.................et oui c'est pas férié pour tout le monde...
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K
Ya Kawther<br /> Pourquoi tu t'es couchée précisement à 22:45 ce soir là? <br /> Pourtant, le 1er c'est férié...<br /> Huum<br /> ;)    
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Z
cela me dit quelque chose !!!!
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K
Slt !!! Ravie de savoir qu'il y en a ceux qui ont fêté le réveillon....moi je me suis couchée à 22h45 ce soir là...<br /> Sahha Aidkoum...et bon mouton!!!<br />  <br />  
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