Emission du 15 juillet - Traversée Alger - Marseille avortée

La semaine dernière, je vous avais annoncé que je vous dirais tout, tout, tout sur ma traversée de la mer blanche du milieu, mare nostrum dielna, la méditerranée - et me voilà bien eu parce que j’ai été frappé d’un œil gigantesque au moment d’embarquer… attendez que je vous raconte…

Je me suis levé tôt samedi, ce qui n’est pas évident lorsque comme moi, on se tape une émission en direct la veille vendredi genre comme ce soir jusqu’à une heure du matin, sachant que généralement je ne me jette pas dans mon lit une fois le micro éteint…. Mais ça c’est une autre histoire que je vous raconterai peut être un jour si je décide de vous faire partager mes nuits torrides après la radio….

Donc, levé ou dirais-je tombé de mon lit le matin… Ma copine Leila D, vou savez celle qi a une île où elle enferme des invités et que vous retrouvez tous les lundis sur la 3 de 23 heures à minuit…. Donc Leila D vient me chercher en taxi, on descend à la gare maritime, elle avec un sac deux fois plus grand qu’elle, elle pèse 12 kilos et mesure 1m30  les deux bras levés sur un tabouret, sac que je lui ai donc porté, et moi, muni d’un simple sac, enfin simple, cuir tanné et tout le tralala….

Et là, suivant le ayya, menna des flics de l’entrée forcément de mauvaise humeur, mais là je pense que c’est un pléonasme, on suit un parcours au milieu des quais, avec le gros sac qui pèse deux fois Leila, sous le regard indifférents des flics et des dockers, on passe de vant une agence du CPA perdue sur ces quais et enfin, on arrive devant l’entrée des voyageurs…..

Un flic de bonne humeur, eh oui, comme quoi ça peut exister, nous dit ssalam aalikoum, on lui répond mielleusement avec un sourire quasihollywoodien à faire passer celui de Juilia Roberts pour un rictus de filme d’épouvante de série B…..

On se dirige vers les ascenceurs mais là, le flic, toujours de bonne humeur, nous dit, lala les ascenceurs en panne…. Pas grave, je porte le sac deux fois plus grand que Leila D, mon sac en cuir tanné et tout le tralala, pour arrivé à genoux dans la salle d’embarquement…..

Des grandes fenêtres de la salle , on peut voir Alger se réveiller et émerger de la brume – ou de la pollution matinale… C’est splendide…. Le plan d’eau, les quais,  le boulevard front de mer et l’amoncellement d’immeubles du centre ville….

On retire nos tickets de chez un autre flic de bonne humeur, bizarre, ils sont tous de bonne humeur les flics ici, on passe à la salle d’embarquement avec le sac qui fait deux fois Leila D, et l’on arrive au poste de douane…..

Passeport…. Passeport…. Où est mon passeport….. J’ai oublié mon passeport…. Téléphone…. Maison…. Pas vu le passeport….. Téléphone à la radio….. Pas de passeport oublié la veille….. Panique…. Leila D panique autant que moi…. Les minutes passent…. Toujours pas de passeports…. Les coups de téléphone pleuvent…..Le temps passe…..

On m’a zyeuté…Je ne traverserai pas la Méditerranée pour aller au nord de l’Algérie…. Le bateau arrive, immense, plein de promesse…. Toujours pas de passeport…. Les flics sont de mauvaise humeur car la gare maritime est envahie par les passagers……Je vois la petite Leila D s’éloigner avec son gros sac deux fois plus gros qu’elle…. Je descend les escaliers car les ascenceurs sont en panne….. Le flic de bonne humeur me dit ouech marahtch,ma lkitch elpassport ?..... je bredouille un aurevoir…. Je repasse devant l’agence bancaire perdue au milieu des quais, retrouve les famille s’embrassant à l’entrée du port, et je repart la tête basse vers le centre ville d’Alger….

Le monde s’écroule, le monde c’est moi…..Juste une seconde qui n’en finit pas……