Emission du 29 juillet - Tunis by night

Publié le par Sam

La semaine dernière, j’ai commencé à vous raconter mon périple tunisien, Tunis, ville déserte à 3 heures de l’après-midi, où, comme frappés par la mouche tsé tsé, les millions de tunisois ronflaient à l’unisson, laissant la ville au touriste de massé venu rentabiliser son all inclusive tout compris en pension complète, pour une bouchée de pain….. Mais en début de soirée, la ville se réveille, et moi avec….. A night in Tunisia….

 

 

 

L’ami chez qui je squatte m’offre un machmoun, le bouquet de jasmin de rigueur. Nous fermons la jolie porte bleue cloutée de sa maison, le soleil se couche sur le golfe de tunis et nous faisons face au joli mont boukornine, point culminant de la région, de la taille du mont de Bouzareah…. Le plat pays qui est le mien, La Tunisie est plate et aquatique, féminine, barcha barcha autant que l’Algérie est sèche et montagneuse, masculine, bezzf, bezzef….. Ye marhbe, ya marhbe crient les vendeurs de babioles de la ruelle principale de Sidi Bou Said…. La foule est dense, les jeunes tunisois et tunisoises, se pressent dans les rues, en mangeant des beignets gras au sucre, les bambalonis…. Mon ami me tire vers le café des nattes, el kahoua elhalia, les escaliers du café sont noirs de monde, et on arrive en haut du café maure tout équipé pour développer l’imaginaire de l’ouvrier allemand en vacances pour lui faire croire qu’il vit un conte des mille et une nuits…. Un thé bel boundouk et une chicha touffeh, Oum Kalthoum qui sussure anta omri, et nous voilà, à tirer sur le cordon, bloubbloub bloub, silencieux, à faire la vache qui regarde passer le train… Helleb meh, aychek, demande mon ami…. Une tasse d’eau ça veut dire je traduit, anta omri…. C’est pas exactement l’ambiance cabaret à la madrague avec chebba Dalila qui chante « appel masqué, rani n’risqué… ».

 

 

C’est un peu trop soft pour l’Algérien dépravé que je suis, alors je demande à mon ami, de faire monter l(adrénaline, parce que faire la vache en aspirant sur un cordon, ça va bien 5 minutes….

 

 

Il m’emmène alors dans un bar de la tchi tchi tunisoise, à la Goulette, après nous être tapés une heure d’embnouteillage pour faire 3 kilomètres. Les rues sont animées, les magasins illuminés, les terrasses de restaurant pleines, on se croirait à Fort de l’Eau surtout que beaucoup de véhicules immatriculés Algérie sont garés… 25, 23, 16, 35 toutes les wilayas du pays sont représentées…. Tu parles d’un dépaysement, faire 10 heures de route pour se retrouver à Fort de l’Eau…..

 

 

Le bar de la tchitchi est faussement design, un peu cheap, comme nos bars de la tchitchi d’Alger qui ressemblent à un bar design dans être un bar design…. Le faux luxe, c’est insupportable…. La musique est forte, bien sûr, et je constate que la mode et le look des tchitchi tunisois ressemble étrangement au look des papiches et des papichettes… L’internationale des papiches maghrébins est né…. JLo à fond la caisse, les papichettes et les papiches de Tunis se trémoussent, montent sur les tables, la foule est dense, il fait chaud….

 

Malla jew, hamlin jaw barcha barcha…..

 

Mon ami s’amuse, moi comme d’habitude je m’ennuie, je décide de rentrer et de le laisser seul, je quite l’ambiance papiche, je monte dans un taxi forcément jaune, où une bécasse de la radio locale discute avec une auditrice non moins bécasse, je rentre à la maison, monte sur la terrasse… La vue est panoramique, le golfe de Tunis est magnifique, sur la droite la ville plate étale ses lumières…. Je fume une cigarette….. J’entends la voix d’Oum Kalsoum légèrement étouffée… L’odeur du musc et du jasmin me montent à la tête, je suis bien….. Je ne suis pas seul sur la terrasse….. Je sens un frôlement….. Bip bip, censure….. Allez, musique…..

 

Publié dans alger-intime

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