Emission du 9 septembre 2005 - Inscrription à la crèche

Publié le par Sam

La rentrée ne concerne pas uniquement les adultes, qui reprennent pour beaucoup d’entre aux le chemin du travail, les enfants et les adolescent qui se préparent à rejoindre l’école, mais cela concerne de plus en plus les tchitchouènes, les moummous, si vous préférez, brefs les petits gamins, qui eux, au grand bonheur des parents qui pourront enfin souffler, vont rejoindre les crèches et les jardins d’enfants. Un couple d’amis, de la cétgorie esprit large car elle et lui travaillent, et n’habitent pas chez les beaux parents, ce couple d’ami m’a demandé de les véhiculer pour inscrire leur petit garçon de 3 ans dans une crèche… Comme primo, j’aime beaucoup ce petit garçon, secundo, je ne sais pas dire non, et tertio, je cherche de la matière pour mon blog, j’ai accepté de jouer au chauffeur et c’est accompagné de la petite famille que j’ai visité les temples de l’éductation du jyel eljadid….. Suivez moi, on retombe en enfance bienvenue dans l’univers de la régression…..

 

Pendant que le petit gigote dans tous les sens dans la voiture, la maman m’explique entre deux escout, dork nezhef, menahtilekch ecchicoula, qu’elle veut le meilleur pour son fils…. Direction donc une crèche dite très haut de gamme située dans une jolie villa sur les hauteurs d’Alger…..On sonne à la parte et une dame distinguée d’un certain âge nous reçoit, froide comme glaçon, raide comme la justice… Le gamin s’échappe et court vers la grande pelouse et pour engager la conversation, je dis « ah c’est bien vous avez un jardin pour les enfants ».. Là la dame me regarde et me dit, ah non, non, non, le jardin est interdit aux enfants, ils risquent de se faire mal, attrapper une maladie et esquinter la pelouse. Les enfants restent à l’intérieur….. Bien, le ton est donné…. La dame nous fait entrer dans un bureau qui ferait pâlir d’envie un directeur de société nationale et nous fait asseoir en face d’elle….. elle nous explique alors que les gamins n’apprennent ici que le français, ils font aussi une heure d’anglais par jour et une heure d’arabe par semaine… elle explique qu’aucune des éducatrices n’est arabisante et qu’elles parlent toutes le français….. Ele enchaîne ensuite en expliquant qu’ici on fête Noel, pâques, et même Halloween…. Et qu’on apprend aux enfants à faire des crêpes…. Je demande à la dame si elle fait partie de l’église catholique d’algérie, mais la maman m’interromp en me disant que non car ici on fête aussi halloween…..Bref, si je comprend bien, dans cette crèche on prépare les jeunes algériens des quartiers résidentiels à devenir…. De parfaits petits gaouris…..Le petit commence à pleurer, comme pris d’une prémonition et la dame explique à la maman qu’à la crèche on se débrouille pour que les petits ne pleurent pas, car la discipline est très stricte….. Elle allume alors la télé d’un geste brusque avec une télécommande et dis sèchement au gamin, regarde un dessin animé…..En français, bien sûr….. Entre temps, elle explique que les places sont limitées, que le prix est de 12 000 dinars par mois, mais que si les parents paient une année d’avance ils sont prioritaires…. 12 000 dinars par mois pour que votre gamin fête noel, paques et halloween en s’exprimant dans la langue de Molière et en faire un parfait alien dans sa propre société, c’est finalement raisonnable…. Le père et la mère virent au bleu…. Je me retiens pour ne pas éclater de rire…..Le petit se met à hurler en disant à la dame « n’tyia chemta, beghla, hmara », il enchaîne ensuite en français en disant « tu es bête », au cas probablement où la dame n’aurait pas compris…..La dame insiste pour nous faire visiter la salle des enfants…. On entre dans une grande pièce où des gamins entassés regardent religieusement un dessin animé en français, les éducatrices dans un joli tablier rose, nous disent bonjour et se précipitent vers le gamin, qui crie hmara, beghla et qui court vers une petite fille qui se ramasse une claque, qui se met à pleurer, ce qui réveille les gamins hypnotisés par le poste de télé qui eux même se mettent à pleurer, et les éducatrices qui crient en français bien sûr « sara tais toi, Melissa tais toi, Rayene tais toi » en secouant nerveusement les gamins qui leur tombent sous la main…. On s’excuse auprès de la dame qui nous explique que le gamin a vraiment besoin d’être cadré, elle nous rappelle que le nombre de places est limitées, et que ici il n’y a que des enfants de médecins, d’avocats, d’hommes d’affaires et qu’il y a même des enfants étrangers d’ambassadeurs…… Le djeil el djadid continue de pleurer de plus belle et nous, on sort précipitamment, en pensant à Jesus, aux citrouilles d’Halloween et aux crèpes bretonnes…. Dans la voiture, après un long silence, la maman explique que finalement, elle demandera encore cette année aux deux grands–mères de l’aider à garder le petit…….Allélouyia……

 

Publié dans alger-intime

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T
DES MILLE ET UNE FAÇONS D’ECOUTER BLOG DE NUIT / Deuxième (et pê seulement seconde)édition.<br /> <br /> J’avais promis de revenir, dont acte. Mais…. voilà : la vérité, c’est que je ne sais pas par où commencer. Je vais donc faire plusieurs débuts. Mais, c’est promis, je ne ferai qu’une seule fin. Du reste, nous ne ferons tous qu’une seule fin, je le crains.<br /> Je pourrais commencer - et c’est ce que je fais, d'ailleurs – par remercier celles et ceux d’entre vous qui, ayant entendu Samir me lire, et avec quel talent !, ou m’ayant lu sur le blog de l’émission, ont eu la faiblesse de se laisser amuser par ma prose (j’ai failli écrire ‘’se laisser prendre par ma prose’’, mais bon…). Je ne m’étendrai pas sur le sujet : si je me mets à parler des réactions à ce qui est ma réaction à l’émission, nous n’avons pas fini. Cela va devenir comme les poupées russes. Je ne parle pas du film, mais de l’objet, vous savez : une petite poupée russe qui se dévisse et qui cache une autre poupée russe se dévissant, elle-même cachant, etc., etc., ad libitum. Pour vous aider à bien comprendre, pensez aux affiches que l’on voit en ce moment dans toutes les grandes villes du pays : un très très haut personnage de l’Etat, le plus haut pour tout dire, et je ne parle pas ici de sa taille mais de son éminente fonction, fonction pour laquelle j’ai, personnellement, le plus grand respect. Ce très haut personnage, donc, est représenté sur certaines affiches par une effigie de lui-même inscrite dans une autre effigie de lui-même, et ainsi trois ou quatre fois de suite. Est-ce à dire qu’ils sont plusieurs là-dedans ? Est-ce à dire que, comme les trains, un Président peut en cacher un autre ? Pour cela, je vous renvoie à ses discours de Chleff, Oran, j’en passe et des meilleurs (c’est une image). Et pour clore sur le sujet, pour ce qui me concerne, je suis d’autant plus prêt à pardonner que j’étais absent pendant les heures les plus sombres de la décennie noire. Pour des raisons appartenant au sens de l’histoire. Je parle de la mienne, d’histoire, pas le sens de l’histoire au sens marxiste du terme. Je n’ai grosso modo que le droit de fermer ma gueule. Mais, tout de même, je voudrais juste qu’un certain Aâmar - dont le fils (je veux dire : son enfant) a été découpé vivant en morceaux par des barbares dégénérés –, Aâmar qui est le collaborateur de mon oncle depuis 28 ans, qui est la bonté même, je voudrais juste, disais-je que, lui, son fils et toutes les autres victimes me pardonnent, à moi, ma cruelle impuissance et ma coupable innocence. Restez-là, je vous parle de l’ultime Blog de l’été de Samir dans pas longtemps.<br /> Mais j’aurai également pu commencer par la réaction à ma dernière chronique d’une certaine AnneLaure, qui est pour moi – outre ma favorite lectrice d’essai, comme il est des pilotes d’essai – quelque chose entre ma meilleure amie et ma sœur jumelle. Elle m’écrit donc : j’ai adoré l’émission, Samir me refait aimer Alger, mais par contre ton truc, c’était pas mal, d’accord, j’ai bien aimé le ton et on te reconnaît bien, d’accord, seulement l’apologie de la drogue et de l’alcool, bof bof. Ben t’as encore rien vu, AnneLaure ! Mais j’arrêterai de parler de ça pour le Ramadhan, promis.<br /> J’aurai pu commencer par vous raconter ma soirée de la veille, car je suis sorti la veille, soit le jeudi soir. Avec toute une bande de jeunes cadres et surtout cadrettes travaillant chez un opérateur de téléphonie mobile que les mauvaises langues appellent Moh’ Bliss. Nous sommes allés au Sheraton (no comment, ou alors juste : pardonne-leur, Seigneur, ils ne savent pas ce qu’ils font !). Bref, j’ai fait des excès. Je suis rentré tôt. Très tôt même : sur les coups de huit heures du mat’. Et compte tenu de mes excès, j’ai végété dans mon lit jusqu’en toute fin de soirée : maux de tête, maux de ventre, je vous épargne les détails, c’est tout sauf glamour, et j’ai une réputation, usurpée certes mais j’y tiens, de lover. A 22 heures 55, donc, après une quatorzième aspirine, et impatient de savoir si Samir aurait la gentillesse de lire mon texte, je me suis traîné dans l’alcôve dite marocaine du salon. Qui n’est pas mon salon, si vous vous souvenez de ma précédente chronique, sinon vous n’aviez qu’à suivre. Et là, j’ai découvert que Samir et son Blog de Nuit, outre les multiples qualités respectives qui sont les leurs, si vous vous souvenez de ma précédente chronique, sinon vous n’aviez qu’à suivre, ou mieux encore, écouter Alger Chaîne 3, le vendredi à 23 heures, j’ai découvert, disais-je, que Samir avait le pouvoir de guérir de ce que l’on appelle ‘’houjah l’ahteb’’ (en français : la gueule de bois).<br /> Bon, bref, l’émission commence, et là poum ! je reçois un sms. C’était Yousra (si vous vous souvenez, sinon, vous n’aviez qu’à suivre) qui me disait : je suis sur l’émission, c’est génial, mais dis-moi, ce mec a quasiment la même voix que toi.<br /> Voici ma réponse à cette jeune fille d’excellente famille. Primo : ben, oui, Yousra, c’est génial, il m’arrive de manger de la panse de brebis farcie, mais écouter de la merde, jamais. Deuzio : Samir n’est pas un ‘’mec’’, c’est un jeune homme, enfin… un homme jeune… bon, on va dire un homme encore jeune, plus jeune que moi en tout cas, moi qui ne suis plus ‘’encore jeune’’ mais qui ai atteint le stade tragique où l’on me dit : ‘’mais tu es toujours jeune’’, bref, Samir n’est pas un ‘’mec’’ mais quelqu’un pétri de talent divers et variés, et que je me garderai bien de te présenter, même si je pense que tu n’es pas du tout son genre. Tertio : tu n’es pas la seule à penser qu’il a un peu la même voix que moi, et cela me fait très plaisir, vu que j’adore sa voix. Mais, promis, juré, craché, ça n’est pas moi qui anime cette émission, le vendredi soir, à 23 heures, sur 88.4 MHZ.<br /> J’aurais donc pu commencer de Mille et Une façons, puisqu’il existe Mille et Une façons d’écouter Blog de Nuit, le vendredi à 23 heures, heure algérienne, sur Alger Chaîne 3, 88.4 MHZ.<br /> Mais il est temps de faire une fin. Vous vous souvenez certainement que dans sa dernière émission, Samir vous a raconté ses pérégrinations dans une crèche ‘’haï ha. Il a raconté cela drolatiquement, alors que c'est tragique, mais Samir sait que le rire est la politesse du désespoir. Dans le registre ‘’Protégeons les enfants’’, et si les lisez les journaux, vous avez du constater, hélas trois fois hélas, que des affaires de pédophilie émergent, chez nous, de plus en plus. Comme disait Sidna Aïssa, alias Jésus pour les intimes, ‘’laissez venir à moi les petits enfants’’. Et Michaël Jackson, l’homme qui, hélas trois fois hélas, aime profondément les enfants, de rajouter : ‘’non, pas le moche avec les lunettes modèle Sécurité Sociale et l’appareil dentaire, l’autre, là, avec la mèche blonde et le bermuda serr钒. Je reste contre la peine de mort. Mais qu’ils sachent, tous autant qu’ils sont, que la barbarie, quel que soit son visage, n’a pas droit de cité sous le soleil de Dzaïr El Bahdja. Ni même quand il pleut, d’ailleurs.<br /> Je vais m’offrir une deuxième fin. Juste un petit message à ce monsieur qui lutte contre l’amnésie, celui que l’on appelle aujourd’hui ‘’El Barah’’, et qui est devenu l’intime de tous les auditeurs, je crois, en tout cas le mien, c’est sûr. Voici le message : ‘’El Barah, kennett fi ôômri ââchriiiine, l’barah, kennet fi ôômri ââchriiyyyiiine’’. Il existe une version en français, du grand Charles Aznavour, qui dit ‘’hier, j’avais 20 ans’’. Monsieur L’Barah, nous sommes nombreux à avoir hâte de vous surnommer ‘’Demain’’.<br />
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L
perso j'ai fais la crèche en france et l'école primaire en algérie et en arabe.. ça m'a plutôt bien aidée, je suis vraiment bilingue grâce à ça.. mais là les crèches pseudo françaises à l'algérienne c'est clair qu'il faut éviter! <br /> <br /> La seule chose qui fait la différence dans les crèches françaises c'est que les enfants sont libres de faire ce qu'ils veulent, jouer dans le jardin et se tartiner la tête de peinture, sans compter tous les jeux éducatifs qu'on fait, donc si c'est pour leur faire subir la dictature de l'école algérienne et les mettre devant la télé c'est dommage de payer aussi cher..
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A
Oui , pour finir tes amis ont fait le bon choix.Et je sais de quoi je parle: J ai grandit chez les bonnes soeurs,et on m a appris l allemand , le latin , l anglais et l espagnol avant de m apprendre l arabe... a cause de ca, je rigole une fois sur deux quand je regarde ness mlah city pendant le ramadhan!
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